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Quelques poésies de GÜLSÜM CENGÝZ Traduites par MUSTAFA BALEL |
Gülsüm Cengiz, (née à Sütçüler / Isparta, 1949) poétesse et écrivaine des livres de jeunesse turque. Diplômée de l’Ecole Moyenne d’Istanbul. Elle travailla quelques temps comme institutrice, puis à la suite de coup d’État en 1980, quittant son métier commença à travailler comme éditrice chez les maisons d’édition. Puis elle a fondé une maison d’édition, Demet Yayincilik, avec quelques amis. Elle travailla à plusieurs travaux, dont la production de programmes pour les postes de radio, éditrice aux services pour les enfants des maisons d’édition, dont Morpa, lectrice à l’Université d’Osmangazi à Eskiþehir. Œuvres de poésie : Eylül Deyiþleri (Dires de septembre), Sevdamýz Çiçeklenir Zulada (Notre amour fleurit en cachette), Mayýsta Üzgün Gönlüm (Mon cœur triste au mois de mai), Akdeniz’in Rengi Mavi (la Couleur de la Méditerranée est bleue) |
POESIES TURQUE S CONTEMPORAINES CHOISIES PAR MUSTAFA BALEL |
LES ENFANTS AU BORD DE CORNE D’OR Au bord de Corne d’Or, les enfants Naissent aux maisons humides, noircies Se grandissent aux ruelles étroites Sans même voir le ciel… Un vent ayant une odeur de moisissure Se promène dans les ruelles Fait pâlir les visages d’enfant ; Pénètre dans les jardins, aux maisons, S’imprègne aux trousseaux des jeunes filles Aux os des jeunes hommes Les vieilles maisons – prêtes à se démolir – Se frémissent dans une mélancolie S’adossant l’une à l’autre Méfie aux temps Au vent de Corne d’Or… Les voix d’enfants Y s’abritent Et la joie des dîners - Une famille dans chaque chambre – Les enfants au bord de Corne d’Or Naissent dans les maisons humides, noircies Se grandissent dans ruelles étroites Sans perdre la joie… Ils jouent aux retours d’école, Lancent des cerfs-volants dans les cimetières Ils apprennent la vie dans les ateliers… CHANT D’UNE MÈRE QUI TRAVAILLE La porte se ferme derrière moi Avec les pleurs de mon enfant En me bouchant les oreilles À ses voix qui dit « maman » Je me lance dans la rue Les autobus passent devant moi Sans que je les voie Je marche au bord de la mer Les cris de grue à mes oreilles - évoquant les pleurs d’enfant - Les ailes blanches des grues, Ni les écumes de la mer N’ont aucun sens à mes yeux - le goût salé de mes larmes dans ma bouche - Au bureau toute la journée Se promènent mille et un soucis Dans les fils de mon cœur Je tricote la vie à toutes détails Je l’écris mot à mot Je tourne un filet d’une vis Et une douleur s’empare de mon cœur Je traverse les rues en courant Les soirs Des frémissements sur mon dos Les pensées impossibles Dans ma tête Je frappe la porte Un soleil naît en moi Une fois que j’ai vu son visage riant Sa voix disant « maman » Résonne à mes oreilles Plus belle que toutes les chansons Ses bras si minces S’enroulent fermement à mon cou Un bisou humide sur ma joue Il supprime ma fatigue Fait oublier Le jour passé dans l’inquiétude Je m’enroule mon enfant Je m’enroule la vie. |