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Roman de MUSTAFA BALEL |
LE BLEUET Un bazar de fleurs à Istanbul. Mais celui-ci c’est un peu différent des autres semblables. Celui-ci est un bordel connu sous ce nom. Puisque c’est un « Bazard de Fleurs » alors tout doit être dûment. Donc, ici chaque fille fait partie d’un jardin de fleurs, et chacune a un nom de fleurs. « Bleuet », le personnage principal du roman, la jeune fille poussée ici par le cruel vent que la vie ne peut se rappeler plus de son propre nom. Ce qu’elle peut se souvenir ce n’est qu’une enfance et adolescence passées dans une famille où l’on goûte, chaque jour, une bribe de l’enfer… Une grand-mère dominante qui provoque toujours son fils pour qu’il batte sa femme… Mais qu’a-t-elle cette mégère qui cherche querelle tout le temps? Pourquoi celle-ci énormément tolérante pour tout et tout le monde est-elle si furieuse contre sa propre belle-fille ? Qu’est-elle cette haine qui pousse cette vieillarde, à la folie de transformer la vie à un enfer terrestre ? Qu’est-elle le crime de cette pauvre femme ? Supposons qu’un miracle soit réalisé et l’un des ses quatre petits-enfants soit mâle, la haine de cette grand-mère qui est une vraie boule de nerf serait-elle disparue ? Ou bien le problème principal est-il simplement une discrimination ethnique ? EXTRAIT INTRODUCTION Les plaies de mes poignets, les bouffissures de mon visage, les cernes bleus de mes yeux se diminuent de jour en jour. Sous peu il n’en restera peut-être même pas les traces. C’est surtout la nuit, après avoir évacuer la liquide visqueuse de mon dernier client a éjaculé dans mon sexe et après être restée tête-à-tête avec mon fort intérieur que je me mets à réfléchir tout cela. Une fois démaquillé mon visage, pris une douche tiède et me remettre de la fatigue du jour, je me mets devant le miroir et je scrute longuement mon propre visage. Les bouffissures sont assez diminuées, les cernes bleus de mes yeux ne se distinguent plus facilement. Surtout quand on met la farde, ils se dissimulent tout à fait. Quant aux cicatrices de mes poignets, elles sont presque guéries, il y en a des traces rougeâtres, mais ce n’est pas important... Je sais que tout cela se passera, pourtant ce qui est important pour moi, c’est que la blessure que je porte dans mon for intérieur... Se guérira-t-elle un beau jour ? Voilà la question ! La voix de l’homme moustachu à qui je me suis louée tout à l’heure – il avait une cicatrice assez profonde sur le sourcil et son haleine puait d’oignon frit – me parut tout comme celle de mon père. Et tous mes nerfs sont irrités. Si j’étais convaincue que j’étais capable de le faire, je savais ce que je lui ferais, mais il était une grande personne aux traits durs, ayant un aspect sauvage, le vrai type de la paysanne robuste sa cassure, demi brute… Une caille commune, hargneuse, en face d’un énorme vautour... Qu’attendez-vous que je fasse ! Dans les voix de tous les hommes, je ne sais pas s’il y a un peu celle de mon père, mais quand je parle avec un homme, j’ai l’impression que je parle avec mon père. En y trouvant une partie de lui, je blesse les pauvres. Et les voix des femmes, elles ressemblent souvent à celle de ma grand-mère qui me rappelait plutôt les cris de hibou... |